👋 Salut Les petits résistants !
Suite à notre conférence sur le sujet des réseaux sociaux, on dédie cette newsletter au sujet plus large des écrans, qui est, pour beaucoup de parents, carrément flippant.
“Tous les garçons et les filles de mon âge… ils ont un Iphone et pas moi. POURQUOI ?” Bonjour la pression ! Pour tenir bon sur le sujet des écrans, c’est co-ton.
Si vous voulez comprendre ce qu’est un réseau social (TikTok oui oui, mais il y a aussi Youtube et Whats App), comment dialoguer avec votre enfant sur le sujet, filez voir le replay de notre conversation avec Axelle Desaint, directrice générale d’Internet Sans Crainte. Si vous vous sentez perdu ou un peu angoissé par le sujet, vous devriez sortir de ce visionnage un peu plus détendu.
👉 À retenir : interdire n’est pas une bonne idée et le sujet des écrans est finalement un terrain d’éducation comme un autre. Cela veut dire (désolés, ça vous rajoute une ligne dans votre to do parentalité) s’intéresser un peu au sujet pour accompagner vos enfants. Rassurez-vous, c’est surtout beaucoup de bon sens et … de dialogue.
💡 En complément de ce numéro et de la conférence, n’hésitez - vraiment - pas à vous rendre sur le site internet d’Internet Sans Crainte, le programme national de sensibilisation des jeunes au numérique, qui propose des tas de ressources gratuites et de conseils pratiques pour accompagner les jeunes de 6 à 18 ans, dans leur vie numérique et l’usage des écrans.
📆 Pour rappel, cette conférence s’inscrit dans le cadre d’une série de 3 conférences. Prochain rendez-vous le mardi 13 mai sur le thème : “agir concrètement contre le harcèlement” ! Lien pour s'inscrire.
🧡 Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
Et un grand merci à Laure Halbout, facilitatrice d’atelier sur la parentalité numérique et animatrice de la fresque des écrans, pour sa contribution à ce numéro.
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Dans ce numéro, la parole à Laure Halbout, facilitatrice d’atelier sur la parentalité numérique et animatrice de la fresque des écrans
Notre quotidien est traversé de sollicitations permanentes : notifications, vidéos courtes, jeux sans fin. Aujourd’hui, l’attention est un bien rare si précieux qu’elle fait l’objet de batailles commerciales acharnées. Difficile pour nous, parents, de résister… alors comment accompagner au mieux nos enfants ?
Quand interdire ne suffit plus et que le contrôle parental montre ses limites, pourquoi ne pas revenir à l’essentiel ? Et s’il suffisait juste de retrouver un peu de bon sens ?
5 pistes pour avancer, un pas après l’autre :
1. Sortir du réflexe “temps d’écran”
Ce n’est pas tant le temps passé devant l’écran qui pose problème, mais ce qu’on y fait.
Un appel à un ami, un jeu créatif ou un scroll infini sur Tiktok : chaque usage a un impact différent. Encourageons une consommation plus consciente et choisie.
2. Créer des bulles de présence réelle
La “technoférence”, c’est quand un écran interfère dans les relations humaines.
Alors instaurons des temps sans écran pour vivre pleinement des moments ensemble.
Pas tout le temps, pas partout, souvenez-vous de « Kaizen » la méthode des petits pas .
Par exemple :
3. Jouer collectif
Difficile pour un enfant de se détacher de son écran… si tout le monde autour de lui l’est aussi. Le numérique c’est un défi individuel, mais aussi collectif. Faisons équipe et soyons cohérents dans nos usages. Nous aussi, les parents ! :)
4. Observer sans fliquer
Plutôt que d’asséner un “encore sur TikTok ?!”, posons des questions. Quelle est cette nouvelle trend ? Qu’est-ce qui les fait rire, les intrigue, les inquiète ?
Notre posture d’écoute active peut-être un levier puissant d’accompagnement.
Et au passage, on se couchera moins bête ce soir à s’intéresser à leurs usages. C’est gagnant-gagnant !
5. Informer sans dramatiser
Oui, il y a des risques (harcèlement, dépendance, contenus choquants). Mais l’idée est d’outiller les enfants et non pas les effrayer ou pire, les braquer ! Avec des repères clairs, on peut les rendre progressivement autonomes.
Dans cette perspective, l’écologie de l’attention, c’est notre réponse à l’économie de l’attention. Une invitation à ralentir. À dialoguer encore et toujours. À se reconnecter à l’essentiel.
Pas à pas. Sans peur. Pour une parentalité de bon sens… et de présence.
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Inscrire des enfants sur les réseaux sociaux en les faisant passer pour majeur, pour éviter les mauvaises rencontres et les protéger ? C’est pas une super idée et c’est même contre-productif. Explications :
❌ Pourquoi c’est risqué et contre-productif :
✅ Ce qu’il est préférable de faire :
1- Retarder l’accès aux réseaux sociaux le plus longtemps possible, et respecter l’âge minimal légal. À retenir (et vous ne l’avez probablement pas encore en tête) :
👉 En France, avant 13 ans, il est interdit de se créer un compte sur un réseau social.
*respect de la législation américaine "Children's Online Privacy Protection Act" qui interdit la collecte des données personnelles avant cet âge
👉 Entre 13 et 15 ans, les sites doivent obtenir l’autorisation des parents. Car en France, la majorité numérique est de 15 ans.
*respect loi du 7 juillet 2023
Et pourtant… saviez-vous que 63 % des jeunes de moins de 13 ans étaient titulaire d'au moins un compte sur un réseau social théoriquement interdit ?
Voici une infographie d’Internet Sans Crainte pour vous guider, que vous pourrez dégainer à vos enfants à grand renfort de : “non mais c’est la loi, c’est pas moi qui le dis !”
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2- Accompagner les enfants dès leur entrée dans le numérique, en leur apprenant à reconnaître les comportements suspects et à gérer leur vie privée.
3- Utiliser les contrôles parentaux, limiter les temps d’écran, choisir des plateformes adaptées à leur âge (certains réseaux ont des versions enfants) et aussi pa-ra-mé-trer.
👉 30% des 11-18 ans ont déjà été exposés à du contenu choquant (source : Génération numérique, 2024)
👉 65% des 15-18 ans communiquent avec des inconnus sur les réseaux sociaux (source : Génération numérique, 2024)
Le site Internet Sans Crainte propose des guides de paramétrage pour vous aider. Faites-le avec vos enfants !
4- Parler ouvertement avec eux de ces dangers, sans les effrayer, mais en les rendant vigilants et responsables.
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Fin de la récré pour les portables à l’école ? La ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a déclaré mardi 9 avril qu’elle souhaitait interdire l’usage des téléphones portables à l’ensemble des collégiens. Coup de tonnerre venu de nulle part ?
Remise en perspective de cette déclaration :
👉 Depuis septembre 2024, 50 000 élèves répartis dans environ 200 établissements expérimentaient la pause numérique, soit l’interdiction de l'utilisation des téléphones mobiles dans l'enceinte des écoles et des collèges.
👉 Le 9 avril dernier, Elisabeth Borne a annoncé la généralisation de ce dispositif à tous les établissements à la rentrée 2025. Concrètement les téléphones des collégiens devront rester à la maison ou être déposés dans des casiers ou sacs dédiés à leur arrivée à l’école : « Selon le choix de la modalité, cela peut être des casiers ou des pochettes, le coût par établissement peut être nul ou de quelques milliers d’euros. » Ce sont les conseils départementaux qui seront responsables du financement des dispositifs de rangement.
👉 Pour rappel, une loi du 3 août 2018 prévoit déjà cette interdiction dans les écoles maternelles, primaires et dans les collèges. Les élèves ont toutefois le droit de les avoir sur eux, s’ils sont éteints et rangés dans un casier ou dans un sac.
👉 La loi peut-elle concrètement s’appliquer en terme logistique ? Les adultes peuvent-ils vraiment empêcher la roublardise des élèves (téléphones cachés dans les sacs ? fouille interdite, etc. ?) À quoi servira cette nouvelle loi ? N’est-ce qu’un effet d’annonce destiné à rassurer les familles ?
📢 L’avis de Laure Halbout
"C'est un bon signal suite à la publication en mai dernier du rapport de la commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans « enfants et écrans, à la recherche du temps perdu. » (NDLR : équiper les enfants le plus tard possible d'un smartphone). De toute façon, la responsabilité autour de ce sujet des écrans est à la fois collective et individuelle. Cela ne concerne pas seulement les familles ou l’école : c’est aussi une question d’aménagement des espaces publics et de place accordée aux jeunes dans la société. Partout où il y aura des prises de conscience, ce sera bénéfique pour nos enfants. Ceci étant dit, on peut craindre que la notion “d’interdit” donne encore plus envie aux adolescents de braver les règles. On va demander aux enseignants de faire la police, et c'est là qu’émerge un vrai enjeu de coéducation entre éducateurs et parents.”
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Un condensé d’infos engagées à consommer sans modération.
👉 Selon le média Reporterre, des chercheurs de l’université de Toronto révèlent que les bébés et jeunes enfants sont exposés à des substances chimiques nocives dans leurs matelas pendant leur sommeil. Du genre ? Du genre phtalates ou des retardateurs de flamme qui sont des perturbateurs hormonaux. Tout ce qu’on aime. Pourquoi parle-t-on des enfants ? Parce que, selon les chercheurs, ils sont plus vulnérables en raison de leur peau perméable et de leurs gestes fréquents de mise à la bouche. Pour limiter les risques : réduire le nombre d’objets dans le lit, laver régulièrement la literie et les vêtements et opter pour des tissus non teints ou aux couleurs neutres.
Pour les parents intéressés : un focus sur les matelas est disponible dans notre newsletter n°5 : par là .
👉 Mon pote à la compote. Au rayon de l’alimentation infantile, si vous prenez une compote Bledina bio versus une compote Bledina lambda (sans label bio), il vous en coûtera 2 fois le prix. C’est ce que révèle le média Le Parisien. Est-ce que cela vaut le coût ? Pas vraiment. Car selon l’enquête, les aliments pour bébé du rayon alimentation infantile, même non bio, respectent des normes sanitaires très strictes, avec une limite de résidus de pesticides extrêmement basse (0,01 mg/kg). Ces produits portent un pictogramme spécifique validé par l’Afnor. Comprendre : au rayon enfant, il n’y aura pas franchement plus de pesticide dans la compote non bio (qui vous aura coûté un bras) que dans celle qui est bio. À vous de voir !
👉 Occuper l’espace. Really ? Katy Perry s’est envolée dans l’espace avec 5 coéquipières relarguant à leur passage de fusée autant de CO2 qu’un humain moyen en 13 ans. C’est bien la peine d’acheter son riz en vrac et ses fringues sur Le bon coin. En février dernier, Katy Perry avait déclaré : “Je suis plus que jamais motivée pour être un exemple pour ma fille Daisy, lui montrer que les femmes doivent occuper l’espace.” Katy, tu n’as rien compris à ce qu’étaient le féminisme, les rôles modèles ni l’écologie on dirait. Shame.
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