đ Salut Les petits rĂ©sistants !
đž Il y en aura toujours pour dire quâil nây a plus de saison et de fait, le changement climatique pourrait bien leur donner raison, il nâempĂȘche : câest le Printemps ! Câest le temps de la repousse, de la vie qui reprend et des soirĂ©es qui sâallongent. La bonne saison pour remettre le nez dehors et balancer, avec ses enfants, des bombes⊠de graines. Câest bon pour le moral et pour la planĂšte !
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Avant dâattaquer ce nouveau numĂ©ro, on a une annonce Ă vous faire.
đŁïž Demandez le programme ! AprĂšs le succĂšs de la sĂ©rie de confĂ©rence organisĂ©e lâannĂ©e derniĂšre en partenariat avec lâEmp, associations de parents dâĂ©lĂšves de Boulogne-Billancourt, on rempile avec une nouvelle promo : 3 nouveaux thĂšmes et des invitĂ©es expertes qui sauront vous dĂ©livrer des conseils avisĂ©s sans vous prendre la tĂȘte. Toutes les infos sur la page ActualitĂ©s.
𧥠Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
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Entretien avec une personnalitĂ© qui fait bouger le monde. De quoi semer les graines de lâengagement et cultiver lâoptimisme.
Dans ce numĂ©ro, je rencontre Manon Brzostek. Orthophoniste star des rĂ©seaux sous pseudo Daronie food club, Manon vulgarise des donnĂ©es scientifiques pour aider les parents sur les questions dâalimentation pĂ©diatrique. Il aura suffi dâun partage de sa part sur la publicitĂ© et son impact sur le comportement alimentaire des enfants pour que je dise Ă Manon : parlons. Alors ça a parlĂ© frite, injonctions sociĂ©tales, Ă©cran, Ă©ducation alimentaire avec une pincĂ©e de fĂ©minisme et une bonne dose de militantisme (doux). Ă table !
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Si vous ne saviez pas que les orthophonistes pouvaient ĂȘtre lâami des parents et des enfants sur lâĂ©pineuse question de lâalimentation, vous nâĂȘtes sĂ»rement pas seuls. La prise en charge des troubles sensoriels liĂ©s Ă lâalimentation, des difficultĂ©s de mastication ou de dĂ©glutition câest aussi leur rayon.
Manon confie : âLâalimentation est un sujet profondĂ©ment intime, source de nombreuses inquiĂ©tudes pour les parents. La grande majoritĂ© de ceux que je reçois se sentent coupables lorsque leur enfant refuse de manger certains aliments ou prĂ©sente des troubles alimentaires.â
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LâĂ©ducation (alimentaire, mais pas que) : sortir des injonctions
La faute Ă qui, la faute Ă quoi ? âIl y a depuis 5/6 ans une tendance Ă valoriser une certaine forme de parentalitĂ©, avec un genre de cahier des charges Ă respecter pour ĂȘtre le parent idĂ©al. Sur lâalimentation, il y aurait lâidĂ©e que, allaiter, puis assurer une diversification alimentaire parfaite notamment avec la DME (celle menĂ©e par lâenfant) devrait ĂȘtre lâoption numĂ©ro 1. Cela crĂ©e beaucoup de culpabilisation chez les parents. Je le dis et le redis : il nây a pas une voie royale et une mĂ©thode de diversification qui est mieux que lâautre.Et parce quâon en venait Ă parler Ă©cran sur notre histoire de publicitĂ©, Manon poursuit : âMa rĂ©alitĂ© en cabinet, câest que je vois beaucoup de parents qui doivent sâarrĂȘter de travailler car ils ont des enfants porteurs de handicap qui nâont pas forcĂ©ment dâAESH pour sâoccuper dâeux Ă lâĂ©cole et qui ont donc des emplois du temps scolaires Ă trous, entre lâimpossibilitĂ© dâĂȘtre accueillis ou les rendez-vous mĂ©dicaux Ă honorer. RĂ©sultat, les parents, souvent les mĂšres, passent leur journĂ©e avec leur enfant, sans temps pour elles. Je trouve que cette guerre faite aux Ă©crans est trĂšs validiste car câest nettement plus facile de se passer dâĂ©cran avec un enfant qui nâa aucun problĂšme particulier.â
Pour rappel, le Haut Conseil de la SantĂ© Publique prĂ©conise âquâavant lâĂąge de 3 ans, les Ă©crans sont Ă proscrire si les conditions dâune interaction parentale ne sont pas rĂ©unies.â Dans une Ă©tude parue en 2023 visant Ă permettre âde mieux cibler les familles et les contextes oĂč ce temps dâĂ©cran excĂšde les recommandationsâ, SantĂ© Publique France avait alertĂ© sur les dĂ©passements des recommandations (56 min chez les enfants de 2 ans ; 1 h 20 chez ceux de 3 ans et demi ; et 1 h 34 chez ceux de 5 ans et demi) en pointant les risques cognitifs associĂ©s⊠mais en soulignant âlâimportance des contenus visionnĂ©s par les enfants et du contexteâ. Elle serait lĂ , la variable dâajustement ?
Manon de conclure sur ce sujet des Ă©crans : âJe vois ça comme une assiette Ă©quilibrĂ©e : il faut de tout pour faire une belle assiette. Je fais pareil pour une belle journĂ©e : des heures dâapprentissage Ă lâĂ©cole, des heures de repas; des temps de jeux, de mouvement et dâexercices et des temps dâĂ©cran, de rire et de cĂąlins.â Et vous, vous en pensez quoi ?
Fin de la parenthĂšse. Et revenons Ă nos moutons de lâalimentation !
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Le marketing alimentaire : ne pas se laisser berner
Ă lâorigine de notre discussion, lâimpact des Ă©crans dans lâalimentation de nos enfants. âJe me suis intĂ©ressĂ©e Ă une Ă©tude qui a fait 2 groupes dâenfants. Le premier regardait un dessin animĂ© avec au milieu une coupure publicitĂ© et des spots pour des snacks. Dans lâautre groupe, la publicitĂ© nâĂ©tait pas liĂ©e Ă lâalimentation. On proposait ensuite aux enfants une collation. Le premier groupe consommait nettement plus de produits gras ou sucrĂ©s Ă la collation, que le deuxiĂšme groupe. Cela pourrait juste ĂȘtre dĂ©primant mais moi ça me motive fort ! Je me dis quâen nous servant positivement de ce genre dâinformations, on peut vraiment avoir un impact et rendre les aliments sexy.â
Rien dâĂ©tonnant dâabord car le marketing agressif des produits alimentaires destinĂ©s aux enfants et adolescents est rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ© par les associations, comme Foodwatch, qui accuse les industriels dâ« Ă©laborer des stratĂ©gies Ă la limite de la manipulation » incitant les enfants Ă manger des produits trop gras ou trop salĂ©s. UFC Que Choisir dĂ©nonçait aussi cela en rappelant que âla France compte aujourdâhui 6 fois plus dâenfants obĂšses ou en surpoids que dans les annĂ©es 1960, avec des consĂ©quences graves pour la santĂ© Ă lâĂąge adulte (diabĂšte de type 2, hypertension artĂ©rielle, maladies cardiovasculairesâŠ). Mais bien que la responsabilitĂ© des publicitĂ©s soit dĂ©sormais dĂ©montrĂ©e sans ambiguĂŻtĂ©, lâencadrement du marketing Ă destination des enfants dĂ©pend encore largement du volontariatâ.
8 % des publicités alimentaires destinées aux enfants promeuvent des produits particuliÚrement riches, notamment la restauration rapide, des confiseries ou du chocolat (source étude UFC Que Choisir - octobre 2020
Alors gaffe aux publicitĂ©s inopinĂ©es pendant les temps dâĂ©cran de vos enfants !
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On ne vous dit pas merci messieurs les marketeux, mais on peut quand mĂȘme sâinspirer de vos idĂ©es pour faire aimer les brocolis Ă nos chers petits : prendre des Ă©tiquettes PatâPatrouille, des stickers Bluey ou Miraculous et les coller sur vos courgettes, carottes rĂąpĂ©es ou tout autre aliment boudĂ© par vos enfants. Ăa ne serait pas une trĂšs riche idĂ©e ?
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Et en attendant de hacker le marketing, quelles solutions sâoffrent Ă nous ?
âJe crois quâil est important de passer par toutes les Ă©tapes sensorielles : regarder, sentir, toucher. Câest ce quâon appelle la chaĂźne narrative du repas.â En un sens, redonner un sens au repas ? âManger ce nâest pas juste⊠manger. Aller sur les Ă©tals du marchĂ©, cuisiner, mettre la table, sentir les odeurs et entendre les bruits des casseroles, font aussi partie du jeu.â
Une sorte dâĂ©ducation alimentaire en somme qui fait Ă©cho Ă cet entretien que nous avions eu avec Camille Labro, prĂ©sidente de lâassociation LâĂ©cole comestible, dont la mission, au sein des Ă©coles, est dâĂ©duquer les plus jeunes Ă lâalimentation et au goĂ»t⊠de la terre Ă lâassiette. Camille nous avait partagĂ© ceci : âNettoyer les lĂ©gumes, dĂ©couper, rĂąper, cuisiner, faire des prĂ©parations diffĂ©rentes⊠Tout cela, ce sont les enfants qui le font et ils en sont hyper fiers ! Au cours des ateliers, on Ă©change, on rigole, on goĂ»te. Ce que nous proposons câest de remettre de la joie dans lâalimentation avec les lĂ©gumes. Et ça fonctionne, les enfants sâĂ©clatent !âEn attendant que lâĂ©ducation alimentaire dĂ©barque Ă lâĂ©cole, ce serait donc Ă nous parents, de nous y coller. Et pour cela, remettre de la joie et du cool dans les assiettes, serait selon Manon la premiĂšre des prioritĂ©s. Si vous ĂȘtes comme cette orthophoniste qui donne des frites, âune angoissĂ©e en sous-marin mais une optimiste du quotidienâ, vous devriez y arriver !
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đĄ La bonne reco de Manon Brzostek : le film dâanimation âMarcel le coquillage (avec ses chaussures)â qui est tout Ă la fois poĂ©tique, intelligent et percutant.
đ Sortez votre agenda ! La premiĂšre Ă©dition du "daronie food tour" dĂ©barque Ă Marseille le 27 avril prochain chez 123 SOLENE. Au programme, une journĂ©e food pour les familles avec des tables rondes et ateliers (alimentation et sommeil, alimentation pĂ©diatrique : du lait aux morceaux, ateliers d'exploration sensorielle, de cuisine avec une cheffe, d'Ă©criture etc ...). Toutes les infos sur le compte Instagram @daroniefoodclub dĂšs la semaine prochaine !
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Un condensĂ© dâinfos engagĂ©es Ă consommer sans modĂ©ration.
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đ Revers et coup vert en plastique ! On en parlait dans un prĂ©cĂ©dent numĂ©ro, la loi Egalim de 2018 prĂ©voyait de bannir au 1er janvier 2025 âles contenants alimentaires de cuisson, de rĂ©chauffe ou de service en matiĂšre plastiqueâ dans les cantines scolaires et universitaires, ainsi que dans les Ă©tablissements dâaccueil des enfants de moins de 6 ans. Le 28 janvier dernier, un dĂ©cret vient prĂ©ciser lâapplication de la loi et vise : les objets utilisĂ©s pour âla consommation des plats, y compris la vaisselle et les couvertsâ. Lâindustrie du plastique crie au scandale jugeant le dĂ©cret trop large. Le gouvernement recule en modifiant discrĂštement le dĂ©cret : les assiettes, cuillĂšres ou fourchettes en plastique nâallaient plus ĂȘtre concernĂ©es par la loi. Les associations Ă©cologiques et parents dâĂ©lĂšves sâinsurgent Ă leur tour. Finalement, le gouvernement revient sur ses pas et promet une nouvelle loi qui devrait, pour de bon : âpermettre dâinterdire tout ce qui est en plastique dans les cantines scolaires.â Attention, on vous regarde.
Rappel : lâutilisation de contenants et couverts en plastique est catastrophique dâun point de vue Ă©cologique mais aussi de santĂ© publique : les contenants, en particulier lorsquâils sont chauffĂ©s, libĂšrent des perturbateurs endocriniens, dont lâimpact sur la santĂ©, spĂ©cialement celle des enfants dont lâorganisme est en pleine croissance, est rĂ©elle selon les Ă©tudes scientifiques.
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đ Bienvenue au nouveau Nutricscore.
Câest fait ! AprĂšs de nombreuses tergiversations (encore une histoire de lobbies), le Nutriscore, nouvelle mouture, a finalement Ă©tĂ© validĂ© le 14 mars dernier. Son principe (celui dâaider Ă mieux dĂ©crypter la qualiĂ© nutritionnelle des produits) est toujours le mĂȘme, mais sa base de calcul change. 30 Ă 40 % des produits devraient ĂȘtre impactĂ©s.
Les principales modifications portent sur les catégories suivantes :
Pour rappel, la notation nâest pas obligatoire. Et certaines marques ont donc choisi dây renoncer. En mĂȘme temps, on les comprend⊠Si on avait pu Ă©viter que nos mauvaises notes nâapparaissent sur notre bulletin, on lâaurait aussi fait. Les entreprises engagĂ©es ont dĂ©sormais « deux ans pour mettre Ă jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score ».
En attendant, merci. On pourra encore davantage se dĂ©tendre pour choisir les biscuits de nos enfants (mĂȘme si on sait bien quâen vrai, le pain et les banana breads maison câest mieux).
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Un condensĂ© dâinfos engagĂ©es Ă consommer sans modĂ©ration.
đ Passe Ă ton voisin. Le 18 mars dernier, on cĂ©lĂ©brait la JournĂ©e mondiale du recyclage. Vous ĂȘtes passĂ© Ă cĂŽtĂ© de cette info et vous nâavez pas eu lâoccasion de rĂ©flĂ©chir Ă la gestion de vos dĂ©chets comme vous y invite cette journĂ©e ? QuâĂ cela ne tienne, on va le faire pour vous avec le partage dâune trĂšs belle initiative. Ăa sâappelle BeLoop et ce projet vous aide Ă gĂ©rer intelligemment vos tas de vĂȘtements dâenfants dont tous les 6 mois vous ne savez plus que faire (donner-mais-Ă -qui? / revendre-mais-jâai-pas-le-temps). Beloop met en relation des parents dâun mĂȘme quartier pour Ă©changer les affaires de nos enfants. Tout simplement.
đ Mais oĂč est passĂ©e la loi anti fast-fashion ? VotĂ©e Ă l'unanimitĂ© le 14 mars 2024 Ă l'AssemblĂ©e nationale, cette proposition de loi encadre les pratiques de l'industrie textile, dont les impacts sur les droits humains et l'environnement sont ravageurs (sont visĂ©es donc notamment les pratiques des entreprises dâultra fast-fashion chinoise Temu et Shein). Sauf que, sauf que⊠un an plus tard, elle nâa toujours pas trouvĂ© le chemin du SĂ©nat. Et ça sâagite en coulisse pour dĂ©tricoter la loi. RĂ©sultat des courses : Ă date, pas de confirmation officielle de mise Ă lâordre du jour du vote au SĂ©nat et un nouveau texte de loi revu et corrigĂ© au bĂ©nĂ©fice des entreprises de la fast fashion et au dĂ©triment des droits humains, de lâenvironnement et des consommateurs. Affaire Ă suivre.
đ âJe mâinforme par Tik Tok, Snap, Insta. Câest la base.â Ă lâoccasion de la Semaine de la presse et des mĂ©dias Ă lâĂ©cole, lâĂ©mission de France Inter âGrand bien vous fasseâ donne la parole aux adolescents et propose des outils pour distinguer la vraie info, le divertissement, et les fake news. Un peu flippant mais follement intĂ©ressant. Ă mettre dans vos oreilles et celles de vos adolescents.
đ Faire de lâĂ©cole une safe place. La ministre de lâĂ©ducation Elisabeth Borne a annoncĂ© un plan contre les violences Ă lâĂ©cole. Il prĂ©voit notamment dâenvoyer, dĂšs la rentrĂ©e 2025, des questionnaires aux Ă©lĂšves en internat et aprĂšs les voyages scolaires (dĂšs lors quâils comportent une nuitĂ©e), afin de systĂ©matiser âle recueil de la paroleâ.
đ Il y avait le fameux âtâes Ă©colo mais tâas un Iphone ?â, il y a maintenant le âtâes Ă©colo mais tâas un enfant?â. Ăcoutez la chronique de GaĂ«tan Gabriele de Vert le mĂ©dia sur France Inter pour savoir si vous ĂȘtes carrĂ©ment Ă cĂŽtĂ© de la plaque ou juste un humain presque comme les autres qui se plait Ă cultiver lâoptimisme (et Ă Ă©duquer des Petits rĂ©sistants ?)
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