🎁 Peut-on faire l'impasse sur les cadeaux sans ĂȘtre un affreux parent ?

👋 Salut Les petits rĂ©sistants !

Nous y sommes, vous y ĂȘtes. Vous avez affrontĂ© les virus de novembre et la charge mentale de dĂ©cembre. Ce soir, c’est les vacances des enfants. Gloire Ă  vous, valeureux parents !

🧡 NoĂ«l arrive avec son lot de joies et d’étoiles. Mais entre les listes de cadeaux interminables, les vitrines Ă©tincelantes et les publicitĂ©s omniprĂ©sentes, les parents finissent Ă  bout de souffle. Pourquoi cette fĂȘte, autrefois religieuse, est-elle devenue le symbole d’une consommation effrĂ©nĂ©e ? Que rĂ©vĂšle-t-elle sur nos rapports Ă  l’enfance, Ă  l’amour et Ă  la consommation ? DĂ©cryptage avec Martyne Perrot, sociologue, ethnologue, et auteur de "Le cadeau de NoĂ«l, histoire d'une invention" (Ă©ditions Autrement).

Et puis, pour vous inspirer et vous permettre de lĂącher, on a donnĂ© la parole Ă  des parents qui font de la rĂ©sistance sur les cadeaux Ă  gogo et qui ne font de la place qu’aux souvenirs qu’ils se crĂ©ent avec leur.s enfant.s !

Place au nouveau numĂ©ro. Bonne lecture Ă  toutes et Ă  tous ! Et surtout, surtout, de trĂšs belles fĂȘtes de fin d’annĂ©e Ă  toutes et Ă  tous. â€ïžđŸ’šâ€ïž

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Au sommaire

  1. Fofofocus : NoĂ«l et parentalitĂ©, je t’aime moi non plus
  2. C’est vous qui le dites ! : tĂ©moignages de petits rĂ©sistants
  3. Le vrac d’actu
  4. C’est cadeau : last chance

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đŸ—žïž Fo-fo-focus

Entre féérie et frĂ©nĂ©sie, NoĂ«l revient pour briller et nous challenger avec son lot d’injonctions, de charge mentale et d’overdoses de cadeaux.

“NoĂ«l : Pourquoi on se ruine en cadeaux ?”. Hop, plongĂ©e anthropologique dans nos rituels familiaux grĂące Ă  Martyne Perrot, sociologue, ethnologue, et auteur de "Le cadeau de NoĂ«l, histoire d'une invention" (Ă©ditions Autrement).

Une fĂȘte familiale hĂ©ritĂ©e de l’histoire

Pour comprendre la maniÚre dont les parents et les enfants abordent les cadeaux au fil des générations, et comment le consumérisme nous a façonné, il faut pour Martyne Perrot, remonter dans le temps.

Avant d’ĂȘtre cette fĂȘte oĂč l’on s’échange des cadeaux, NoĂ«l Ă©tait principalement une fĂȘte religieuse : point de cadeaux Ă  tout va, les familles se retrouvaient Ă  la messe de minuit. Mais au milieu du XIXĂšme siĂšcle, tout change. Avec l’essor de la bourgeoisie, l’enfant prend une place centrale dans la famille, et “le divin enfant” devient l’objet de toutes les attentions. NoĂ«l se transforme alors peu Ă  peu en une cĂ©lĂ©bration familiale oĂč les cadeaux deviennent un rituel incontournable. Les grands magasins voient le jour Ă  la mĂȘme Ă©poque et installent des vitrines somptueuses pour attirer les enfants. Une stratĂ©gie marketing dĂ©jĂ  bien ficelĂ©e !

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, NoĂ«l prend un virage plus consumĂ©riste sous l’influence du modĂšle amĂ©ricain. Le pĂšre NoĂ«l devient une icĂŽne universelle et les cadeaux s’imposent comme le cƓur des festivitĂ©s familiales.

Résister ou se conformer : un dilemme moderne

Comme le souligne Martyne Perrot, dans certaines familles, notamment les plus croyantes, les cadeaux restent encore aujourd’hui secondaires face au sens religieux de NoĂ«l. Mais pour beaucoup, il est difficile d’échapper Ă  l’injonction sociale et au modĂšle qui s’est imposĂ© : “NoĂ«l est la fĂȘte la plus conformiste de l’annĂ©e.” Car mĂȘme si les familles varient lĂ©gĂšrement dans leurs traditions, le modĂšle des annĂ©es 50 perdure : sapin dĂ©corĂ©, repas (trop) copieux et ouverture des “jouets par milliers”, comme l’intime mĂȘme Tino Rossi.

Ces derniĂšres annĂ©es, Ă  la faveur des inquiĂ©tudes environnementales, des alternatives commencent Ă  Ă©merger : cadeaux faits main, expĂ©riences partagĂ©es, Ă©changes symboliques
 Des voix de parents s’élĂšvent pour dire stop et intimer l’ordre aux uns et aux autres (salut papy et mamie !) de faire moins ou autrement. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cela demande souvent de dĂ©ployer des trĂ©sors de pĂ©dagogie auprĂšs des enfants
 et des adultes. Finalement, rĂ©sister demande un effort, lĂ  oĂč la sociĂ©tĂ© nous pousse Ă  la facilitĂ©. “J'ai tendance Ă  penser qu'on a une culpabilitĂ© assez grande quand on limite les cadeaux, et cela rajoute de la charge mentale
 surtout chez les mĂšres”, souvent en premiĂšre ligne pour l’organisation de NoĂ«l.

Autre enjeu et pas des moindres : le cadeau comme preuve d’amour. “Plus on dĂ©pense et plus on donne la preuve qu’on aime. Alors pour certains parents, il est symboliquement trop difficile de limiter ces cadeaux.”

Si vous vous retrouvez dans ces quelques mots, filez lire et écouter les témoignages de ces parents qui font autrement. Bougrement inspirant !

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💭 C’est vous qui le dites !

On donne la parole Ă  3 parents qui ont dĂ©cidĂ© de pas se laisser faire avec les cadeaux par milliers ! Pour qui, pourquoi, est-ce que c’est fastoche de faire fi des injonctions et faire face aux rĂ©ticents ?

‍Micro tendu à Julie (fondatrice de Ohey) maman de 2 grands enfants de 12 et 18 ans, Nanja (fondatrice de Bleu Blanc Louve) maman d’1 grande fille de 8 ans et Clara (fondatrice de Crocomaman) belle-maman d’un garçon de 12 ans et maman d’Alice, 4 ans.

Le déclic ?

‍“Quand notre fille a fĂȘtĂ© ses 1 an, j’ai demandĂ© aux grands-parents de ne pas faire de cadeau parce qu’on n’avait besoin de rien. Ils n’ont pas pu s’empĂȘcher d’offrir plusieurs cadeaux chacun. RĂ©sultat ? Une montagne de cadeaux qui ont fini au fond du placard ou chez EmmaĂŒs. Et moi, j’ai vu que ce qu’elle avait prĂ©fĂ©rĂ©, c’était s’amuser avec les emballages. C’est Ă  ce moment lĂ  que j’ai pris conscience que je ne voulais pas qu’on la gĂąte trop avec pleins de cadeaux “matĂ©riels”. Et j’ai instaurĂ© l’idĂ©e des cadeaux immatĂ©riels qui ne prennent pas de place Ă  la maison. On s’y est tenus et je suis super fiĂšre de ça !” Clara.
‍“Deux raisons. La durabilitĂ© dans le souvenir d’abord : nous avons rĂ©alisĂ© que notre fille ne se rappelait pas de qui lui offrait quoi lorsqu’elle avait entre les mains un cadeau matĂ©riel. Au contraire, un atelier partagĂ©, un petit voyage, marquent vraiment. Ensuite, l’écoresponsabilitĂ© : marre de crouler sous les jeux ! Cela prend un temps fou de se dĂ©barrasser des jouets avec lesquels l’enfant ne joue plus et c’est aussi
 un gouffre Ă©conomique !” Nanja

Est-ce toujours facile ?

‍"Les enfants sont maintenant habituĂ©s Ă  notre façon de faire, mais il y a eu des NoĂ«ls oĂč ils voyaient les gros paquets des autres, et je sentais une petite dĂ©ception. Ils ont pu avoir l’impression d’ĂȘtre moins gĂątĂ©s que leurs copains quand les autres listaient fiĂšrement tout ce qu’ils avaient reçu. Nous en parlions ensemble. Je crois que cela fait aussi partie de notre travail d’éducation que d’expliquer les valeurs que l’on souhaite leur transmettre : en l’occurence leur montrer que le plaisir ne se trouve pas dans l’accumulation.” Julie

Un conseil pour faire passer l’idĂ©e auprĂšs
 des enfants

Rendre l’attente magique :

‍“Quand ils Ă©taient petits, on ajoutait une touche d’excitation en comptant les jours. On disait : “C’est dans combien de dodos que l’on va voir ce concert ?” Ou encore “Est-ce qu’on prend nos tabliers pour cette activitĂ© ?” Ça les faisait rĂȘver autant que des cadeaux physiques.” Julie


 et des autres ? Passer le message en douceur

‍‍“Dans la famille, je partage cette approche sans en faire une injonction. Par exemple, ma belle-sƓur a commencĂ© Ă  offrir des spectacles aux enfants, et je trouve ça gĂ©nial. Je me dis que ça sĂšme des petites graines. Je laisse aussi les grands-mĂšres se faire plaisir avec un peu plus de gĂ©nĂ©rositĂ© dans les paquets, c’est important pour elles.” Julie
‍“J’encourage les parents qui auraient du mal Ă  se dĂ©tacher du cadeau matĂ©riel Ă  mixer les typologies de cadeaux en fonction des fĂȘtes. Par exemple dĂ©cider pour NoĂ«l de faire des cadeaux matĂ©riels, et pour l’anniversaire seulement des cadeaux immatĂ©riels.” Nanja
‍"Pour les anniversaires de leurs copains, on opte souvent pour des “bons pour” ou des crĂ©ations faites maison. C’est un moyen de transmettre nos valeurs, sans ĂȘtre trop strict.” Julie

Bilan enchanté

‍“Quand on vit le moment, ils sont toujours ravis. Ils s’en vantent aussi Ă  leur maniĂšre auprĂšs des copains : “Et toi, tu as dĂ©jĂ  vu ce spectacle ? Moi oui, c’était gĂ©nial !” On sait que ce qu’on leur offre, c’est une vraie bulle de qualitĂ© en famille. Cela leur montre que l’on est entiĂšrement lĂ  rien que pour eux. AprĂšs des semaines chargĂ©es de travail, cela devient un rituel prĂ©cieux.” Julie
‍“Je ne retiens de ce choix que du positif ! C’est d’abord trĂšs satisfaisant d’ĂȘtre alignĂ©e avec ses convictions personnelles Ă©cologiques. C’est aussi merveilleux pour ce que ça crĂ©e de connections et de liens entre les membres de la famille.” Nanja

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đŸ—žïž Le vrac d’actu

Un condensĂ© d’infos engagĂ©es Ă  consommer sans modĂ©ration.

👉 Une scĂšne de la bande dessinĂ©e “AdĂ©lidĂ©lo” a rĂ©cemment suscitĂ© une vive rĂ©action de la part de militants pour la protection de l’enfance, poussant Pomme d’Api Ă  prĂ©senter ses excuses. Dans cette scĂšne, le pĂšre NoĂ«l confie un secret Ă  la petite fille en lui disant : “Tu ne vas rien raconter du tout, c’est un secret
 Tu sais garder un secret ?”.

Pour les militants, cette mise en avant de la notion de secret dans une histoire pour enfants est problĂ©matique. Ils rappellent que le “secret” est frĂ©quemment utilisĂ© dans les affaires de violences sexuelles impliquant des enfants, et qu’il est essentiel de ne pas banaliser cette notion.

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L’extrait d’AdĂ©lidĂ©lo dans « Pomme d’Api » - dĂ©cembre 2024

Un rappel important, Ă  enseigner Ă  tous les enfants :

“Un secret doit TOUJOURS apporter une joie, jamais des peines, ni des douleurs. Un secret est fait pour ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© et ne reste jamais longtemps secret.”

👉 “Les filles en font plus que les garçons” Ă  la maison, selon une Ă©tude1 sur la rĂ©partition des tĂąches domestiques chez les enfants de 10 ans. Le pourquoi du comment ?

  • “C’est le miroir de ce qu’on observe chez les adultes”. Autrement dit, quand papa regarde Netflix pendant que maman vide le lave-vaisselle, ça imprime.
  • La rĂ©sultante des “reprĂ©sentations genrĂ©es dans la sociĂ©tĂ©â€. Autrement dit, les Barbies qui cuisinent ou s’occupent des bĂ©bĂ©s, pendant que les figurines de superhĂ©ros sauvent le monde, ça laisse des traces.

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🎁 C’est cadeau !

Parce que vous avez mieux Ă  faire que des recherches Google, j’ai sĂ©lectionnĂ© pour vous des idĂ©es cadeaux... de derniĂšre minute !

Pour les retardataires qui veulent quelque chose Ă  prĂ©senter au pied du sapin, ceux qui n’ont plus d’idĂ©es et qui ne veulent pas acheter pour acheter, voici des idĂ©es cadeaux Ă  dĂ©gainer dans la derniĂšre ligne droite et qui ne finiront pas au fond d’un placard ! On a glissĂ© des idĂ©es de magazine parce que quand il s’agit de lecture c’est no limit, non ? ;)

👉 Pour se crĂ©er des souvenirs

  • Un bon pour un livre de naissance personnalisĂ© par Bam badam.
  • Un film rĂ©alisĂ© Ă  partir des vidĂ©os de vos tĂ©lĂ©phones par Crocomaman.
  • Wecandoo ouvre les portes de plus de 3 500 artisans qui partagent avec vous leur passion et vous offre une expĂ©rience unique : des ateliers originaux desquels on repart avec un objet fabriquĂ© de nos propres mains. Pour petits et grands.
  • Et pĂȘle-mĂȘle : une place pour une piĂšce de théùtre, un concert, une aprĂšs-midi poney, un escape game entre cousins, un massage mĂšre-fille, etc.

👉 Pour de la lecture dans le 1 000

  • Outre les magazines Bayard Jeunesse et Milan Presse que l’on connaĂźt tous, d’autres magazines publiĂ©s par des entreprises de presse indĂ©pendantes : Sporteen (le magazine sur le sport pour les ados de 10 Ă  15 ans), Otaku Manga (le premier magazine manga pour les ados de 10 Ă  17 ans), Tchika (le premier magazine d’empowerment des filles de 7 Ă  12 ans).
  • La gazette des enfants espions de 7 Ă  12 ans par EnquĂȘte en cavale.

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