đ Salut Les petits rĂ©sistants !
âLes temps sont durs, mĂȘme le futur n'est plus ce qu'il Ă©taitâ chantait ce visionnaire de Thierry Hazard en 1990. Et avec le coup de tonnerre amĂ©ricain de mardi dernier, le futur a donnĂ© raison Ă ses prĂ©dictions. Ăa tangue sĂ©vĂšre pour les droits des minoritĂ©s, la paix et la santĂ© de la planĂšte.
Cours de yoga, mĂ©ditation, dancing queen en perfusion⊠tous les coups sont permis pour se remonter le moral. Câest le moment de repartager avec vous notre newsletter parue dans lâentre-deux-tours alors que lâobscurantisme frappait Ă la porte France. Et on repose ici les mots du philosophe Charles PĂ©pin : âAvoir confiance câest trouver la force de sâengager dans le doute, de sâengager dans lâincertain, câest y aller malgrĂ© le doute, trouver tout contre lui la force de sâĂ©lancer.â
Câest par lĂ pour (re)lire la newsletter et cultiver la confiance. Ici, nous continuerons de rĂ©sister entre parents qui rĂȘvent dâun monde un peu moins con.
đŽDans lâimmĂ©diat, rĂ©confortons-nous en parlant bouffe ! On donne la parole Ă lâassociation Foodwatch qui, avec lâassociation Bloom, a rĂ©cemment mis Ă jour le scandale du thon contaminĂ© au mercure. Rendez-vous dans le vrac dâactu pour faire un point sur le sort de vos boĂźtes de conserve du fond du placard. Spoiler : femmes enceintes et enfants, passez votre chemin. Ă nouveau, on vient frotter le sujet de lâalimentation, notre bonne volontĂ© de parents qui veulent bien faire, les injonctions de la sociĂ©tĂ© Ă la rĂ©alitĂ© de lâoffre et aux politiques publiques qui manquent de niaque !
𧥠Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous ! Et rendez-vous dans 15 jours pour parler ⊠maaaagie de Noël !
Si vous cherchez Foodwatch, regardez derriÚre les scandales et les fraudes alimentaires, les étiquetages et emballages trompeurs, les problÚmes de sécurité alimentaire, ils seront sûrement en train de sonner des cloches aux industriels ou aux politiques. Et ça, on aime. On a posé 4 questions à Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch.
Bonjour Camille, pouvez-vous nous décrire en quelques mots la mission principale de Foodwatch ?
Foodwatch est une association de dĂ©fense des consommateurs qui se pose comme un vĂ©ritable contre-pouvoir citoyen. Notre objectif est lâaccĂšs pour toutes et tous Ă une alimentation sans risque, saine, choisie et abordable. ConcrĂštement, nous voulons que les consommateurs aient la capacitĂ© dâacheter ce quâils ont envie dâacheter et ne se demandent pas si le produit quâils mettent dans leur chariot ne va pas nuire Ă leur santĂ©. Par nos actions, nous mettons une pression constante auprĂšs des industriels.
Sâagit-il en somme de redonner aux gens le pouvoir sur leur consommation ?
Oui, mais pas seulement ! La fameuse phrase de Coluche, âquand on pense qu'il suffirait que les gens n'achĂštent plus pour que ça ne se vende pasâ, nâest pas tout Ă fait juste. Il y a certes une partie du problĂšme qui repose entre les mains des consommateurs. Mais, avant cela, chez Foodwatch, nous posons la responsabilitĂ© de lâoffre quâil y a dans les rayons. Prenons lâexemple de la charcuterie : il ne devrait pas y avoir de charcuterie contenant des nitrites dans les Ă©tals. Câest aussi simple que cela. Les industriels ont montrĂ© quâils savaient faire des produits sans nitrite et que dâun point de vue de la sĂ©curitĂ© sanitaire, leur prĂ©sence dans les produits nâĂ©tait pas justifiĂ©e. Nous constatons et dĂ©plorons la volontĂ© des industriels de segmenter le marchĂ© en proposant des produits avec nitrite, plutĂŽt bon marchĂ©, et des produits sans nitrite, beaucoup plus chers.
=> NDLR. Exemple dĂ©clinable Ă lâinfini. Les marques de couches qui proposent des couches premier prix Ă la composition douteuse et, dans le mĂȘme temps, une gamme premium dite âcleanâ avec un prix qui explose, sont dans la mĂȘme logique de segmentation de lâoffre et du maintien dâun marchĂ© Ă plusieurs vitesses.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets de campagnes récentes menées par Foodwatch qui ont eu un impact significatif ?
Nos actions ont permis lâadoption de plusieurs lois :
Pensez-vous que les labels existants (bio, sans OGM, etc.) et des outils comme le Nutriscore sont suffisants pour garantir la transparence alimentaire ? Que recommanderiez-vous à des parents qui veulent acheter de maniÚre éclairée ?
Aujourdâhui, le Nutriscore est lâindicateur le plus fiable et le plus utile pour faire des comparatifs entre les produits. Attention, il ne donne pas dâindication concernant les additifs, mais le systĂšme de notation prend en revanche en compte les teneurs en sucre, sel et gras des produits.
=> NDLR : Comprendre : rĂ©fĂ©rez-vous au Nutriscore pour comparer 2 paquets de biscuits. Pas pour comparer du lait et de lâhuile.
Concernant les produits ultratransformĂ©s et la question des additifs, le mieux est de privilĂ©gier les produits avec une liste dâingrĂ©dients courte.
=> NDLR : Comprendre : passez votre chemin devant les petites brioches moelleuses avec leur recette à rallonge de 32 ingrédients.
Les labels bio sont fiables et, sur la question des additifs, par exemple, ils garantissent une moindre teneur : seuls 52 additifs sont en effet autorisĂ©s dans le bio versus 300 dans les produits conventionnels. Ă noter que lâon peut retrouver dans des produits bio des nitrites et des nitrates. Garder en tĂȘte quâun produit bio garantira lâabsence de pesticide et dâengrais chimiques dans le produit alimentaire et quâen cela il est une garantie dâune meilleure protection de lâenvironnement.
=> NDLR : Comprendre ce nâest pas parce quâun jambon est bio quâil ne contient pas de nitrite ! Bonne chance Ă toutes et Ă toutes pour la quĂȘte du jambon idĂ©al : bio, sans nitrite, et sans trop de sel. Et surtout, ne craignez pas de sortir votre porte-monnaie donc.
PS. Notre newsletter sur lâalimentation est toujours disponible par ici. Et on parlait dĂ©jĂ de lâaction de Foodwatch qui tapait sur le marketing incitant les enfants Ă manger trop gras et sucrĂ©.
DĂ©cryptage de lâactu qui mâa le plus chauffĂ©eâŠ
ProposĂ©, adoptĂ©, rejetĂ© puis adoptĂ© : câest au terme dâune passe dâarmes au suspens insoutenable que lâAssemblĂ©e nationale a fini par adopter en dĂ©but de semaine le principe dâune taxation renforcĂ©e sur les produits alimentaires sucrĂ©s. On rembobine.
=> Le contexte
LâAssemblĂ©e Nationale Ă©tait amenĂ©e Ă se prononcer sur lâadoption de taxes visant Ă inciter les industriels Ă revoir leur politique sucre alors quâun rapport de lâInstitut Montaigne paru le 16 octobre dernier appelait Ă âune mobilisation collective et Ă une rĂ©partition des responsabilitĂ©s, celles-ci ne pouvant plus reposer uniquement sur les consommateursâ. Le tout, Ă grand renfort de chiffres chocs. Attention les yeux :
=> Les taxes adoptées
ConcrĂštement ? Il sâagit de rĂ©former la fiscalitĂ© (existantes depuis 2012) sur les boissons sucrĂ©es en augmentant leur prix en fonction de la quantitĂ© de sucre qu'elles contiennent, avec lâobjectif que des industriels comme Coca-Cola baissent le seuil de sucre dans leurs boissons pour Ă©viter la hausse des prix.
Cette taxe a âpour objectif de pousser les industriels Ă changer leurs recettes et Ă tendre vers des produits moins sucrĂ©sâ. Sirop de glucose, sirop de maĂŻs, saccharose ou autre sucre planquĂ©s dans les produits transformĂ©s type pizzas, saucisses ou mĂȘme⊠petits pots pour bĂ©bĂ© sont dans le viseur de cette rĂ©forme du fait de leur incidence sur la santĂ©.
=> Les dĂ©bats autour de lâadoption de ces mesures
Parmi les opposants Ă ces mesures, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, regrette les consĂ©quences de hausses de taxe sur le sucre pour la compĂ©titivitĂ© du secteur agroalimentaire français. Quand du cĂŽtĂ© de la France Insoumise, on dĂ©clare : âAu lieu de se contenter de taxes, dont effectivement une partie repose sur le consommateur (...) il conviendrait de rĂ©guler les taux autorisĂ©s dans l'alimentation, les taux de sel, les taux de sucre, les taux d'acides gras saturĂ©s.â
En gros, les industriels vont-ils vraiment jouer le jeu de la recette allégée en sucre ou simplement augmenter leurs prix, grevant encore un peu plus les budgets des familles bien habituées à la malbouffe ?
En somme, ce type de taxation sur les sucres sera-t-elle simplement plus lucrative que dissuasive, renflouant certes les caisses de lâĂtat mais passant Ă cĂŽtĂ© de son objectif de santĂ© publique sans impact concret sur les chiffres du surpoids et des maladies associĂ©es ?
đą On donne la parole sur le sujet Ă Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch, qui nous Ă©claire de son avis dâexpert. Allez Ă©couter en dĂ©tails : câest pas mal, mais ce nâest pas suffisant.
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Un condensĂ© dâinfos engagĂ©es Ă consommer sans modĂ©ration.
đ âQuand on pense qu'il suffirait que les gens n'achĂštent plus pour que ça ne se vende pasâ disait Coluche. Oui, mais pas que. Producteurs, distributeurs et artisans ont aussi leur part Ă faire. Et pourquoi pas faire le mĂ©nage dans les tartes Ă la framboise des boul-pat Ă NoĂ«l et le jambon rose bonbon bourrĂ© de nitrites dans les Ă©tals des bouchers ? Câest le demi-dĂ©fi que relĂšve le groupe Mousquetaires (IntermarchĂ© / Netto) en annonçant renoncer Ă vendre des cerises et des fraises en dĂ©cembre et janvier. « Nous renforcerons en mĂȘme temps les promotions sur les fruits et lĂ©gumes frais de saison. Lâheure nâest plus aux constats mais Ă lâaction, a expliquĂ© Thierry Cotillard, le prĂ©sident du groupement. Certes, câest une dĂ©cision symbolique, car les ventes pĂšsent assez peu en valeur sur la totalitĂ© du rayon, mais si les consommateurs nous suivent et dâautres, comme Leclerc ou Carrefour font la mĂȘme chose, en cumulĂ©, cela pĂšsera. » Chiche !
đ Le thon câest pas bon. On reste en cuisine avec le scandale rĂ©vĂ©lĂ© par les ONG BLOOM et Foodwatch le 29 octobre dernier : des tests rĂ©alisĂ©s en laboratoire rĂ©vĂšlent que l'intĂ©gralitĂ© des 148 boĂźtes de thon de diffĂ©rentes marques testĂ©es sont contaminĂ©es par du mercure. Ce mĂ©tal est un puissant neurotoxique dont mĂȘme de faibles doses consommĂ©es rĂ©guliĂšrement suffisent pour entraĂźner de graves troubles du dĂ©veloppement neuronal chez les enfants. Et donc quoi ? On en fait quoi de notre lot de 3 qui traĂźne dans les placards ? On a interrogĂ© Foodwatch qui est catĂ©gorique. Ătant donnĂ© les rĂ©sultats de leur enquĂȘte, leur recommandation est, a minima pour les femmes enceintes et les enfants, de :
Fun fact : certains mĂ©dias vous diront que ça roule pour le thon, avec comme argument Ă lâappui le communiquĂ© de presse de Petit Navire. On vous laisse juge. đ€
đ La ville de Strasbourg veut lutter contre les inĂ©galitĂ©s de genre dans les cours de rĂ©crĂ©ation. Elle a Ă©quipĂ© des enfants volontaires de gilets connectĂ©s pour dessiner une carte du partage de l'espace dans les cours. RĂ©sultat des courses ? 80% de l'espace est occupĂ© par 20% des Ă©lĂšves, surtout des garçons. Et bien, sans surprise en rĂ©alitĂ© : on en parlait dans une newsletter prĂ©cĂ©dente avec ChloĂ© CĂ©lĂ©rien, spĂ©cialiste des questions dâĂ©galitĂ© fille-garçon dans le sport.
đ Petit rebond sur notre newsletter prĂ©cĂ©dente concernant les Ă©crans et faites le pari de la dĂ©connexion avec la boĂźte Ă portable ! Bayard Jeunesse lance CrocâĂ©cran, un programme ludique de sensibilisation Ă la parentalitĂ© numĂ©rique et Ă l'usage des Ă©crans en famille, Ă lâaide dâune histoire pour les 3-7 ans, de 21 dĂ©fis amusants Ă relever en famille et dâun livret conçu pour informer et conseiller les parents. Parmi les idĂ©es, la fabrication dâun CrocâĂ©cran en famille : une simple boĂźte de mouchoirs, Ă customiser avec les enfants, parfaite pour accueillir les Ă©crans du foyer le temps dâun break ! Ă vous de jouer.
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