đ Good morning et bienvenue aux nouveaux qui sont arrivĂ©s pendant les vacances ! JâespĂšre que la rentrĂ©e ne vous a pas roulĂ© dessus. Si câest le cas, vous nâĂȘtes pas seuls.
Pour ce numĂ©ro de rentrĂ©e chez Les petits rĂ©sistants, on convoque des joyeux souvenirs, ceux des Jeux qui nous ont tant fait vibrer, avec lâidĂ©e, lâespoir, quâils infusent Ă jamais, autant la sociĂ©tĂ© que nos cĆurs chamallow.
Et avant de (re)faire le grand saut dans les JO, on partage avec vous les mots Ă©crits par Isabelle CarrĂ©, actrice et Ă©crivaine et Delphine Saubaber, journaliste, prix Albert-Londres en 2010, qui dans une tribune publiĂ©e dans le journal LibĂ©ration, dĂ©plorent lâabsence dâaction politique pour faire face Ă la dĂ©tĂ©rioration du niveau scolaire, la toute-puissance des Ă©crans et lâanxiĂ©tĂ© des Ă©lĂšves.
Il est plus quâurgent de façonner les adultes de demain, des adultes qui seront nos dĂ©cideurs. Il est urgent de leur donner des armes, de sâadresser Ă eux en tant quâindividus rĂ©flĂ©chissants, et non seulement en tant quâĂ©lĂšves, dans un systĂšme conçu pour les enfants dâautrefois et non ceux dâaujourdâhui. (âŠ) Les ministres valsent. LâEcole reste. Les enfants aussi.
Ăducation alimentaire, Ă©ducation Ă la sexualitĂ©, Ă©ducation aux Ă©crans, Ă©ducation au vivant, Ă©ducation citoyenne⊠Il faut des politiques publiques ambitieuses et une Ă©cole exemplaire Ă qui on donne des moyens. Pour un monde qui tourne plus rond, il va falloir se serrer les coudes. Et les parents attendent de la sociĂ©tĂ© quâelle nous file un coup de main. Merci bien !
𧥠Place au nouveau numéro. Bonne lecture à toutes et à tous !
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VoilĂ , câest fini. On a tous scotchĂ© devant nos tĂ©lĂ©s, et vibrĂ© comme jamais. Au-delĂ de ces souvenirs de joie (et mon dieu comme câest dĂ©jĂ beaucoup), nos enfants et nous, on en retirera quoi de ces jeux ?
La France a fait de la promotion de l'activité physique et sportive la Grande cause nationale (GCN) pour 2024. Le but ? Inciter les Français à avoir un mode de vie moins sédentaire, y compris les plus jeunes.
Car sur le terrain du sport, la France est du genre Ă la traĂźne avec une place de 119Ăšme sur 146 pays pour le niveau de pratique dâactivitĂ© physique et sportive chez les adolescents.
37 % des 6-10 ans et 73 % des 11-17 ans nâatteignent pas les normes dâactivitĂ© physique recommandĂ©es par lâOrganisation mondiale de la santĂ©, qui sont de 60 minutes dâactivitĂ© dâintensitĂ© modĂ©rĂ©e Ă soutenue chaque jour.
Dans une tribune publiĂ©e en mars 2024, 12 mĂ©decins sâinquiĂ©taient ainsi de la faible pratique de lâactivitĂ© physique et sportive en France, en alertant sur ces âadolescents (qui) prĂ©sentent, aujourdâhui, des maladies de « vieux » (diabĂšte, maladie cardiovasculaire, etc.).
La prof de danse de ma fille nous a dit Ă la rentrĂ©e : âLes enfants ne bougent pas assez, allez au parc, laissez-les grimper, courir, sauter !â Ok, mais comment la sociĂ©tĂ© pourrait-elle nous aider ? LâĂ©cole est-elle Ă la hauteur de ce dĂ©fi devenu enjeu de santĂ© publique ?
Depuis la rentrĂ©e 2020, ensuite gĂ©nĂ©ralisĂ©e en 2022, la rĂšgle est : 30 minutes dâactivitĂ© physique par jour dans les Ă©coles, en complĂ©ment des heures dâĂ©ducation physique et sportive (EPS), discipline dâenseignement obligatoire. Selon le ministĂšre de lâĂ©ducation, en 2024, 91,5% des Ă©coles primaires et Ă©lĂ©mentaires pratiquent les 30 minutes d'activitĂ© physique quotidienne mĂȘme partiellement. Suffisant ?
« Il faudrait, au-delĂ de ces 30 minutes, que les enfants continuent de bouger, avec les parents : le retour Ă vĂ©lo ou lâactivitĂ© extrascolaire. Il y a ce que lâĂtat, le collectif, peut faire, mais il y a aussi ce que les familles doivent faire. Câest lĂ quâil y a des inĂ©galitĂ©s », FrĂ©dĂ©ric Depiesse, mĂ©decin du sport et membre de la commission mĂ©dicale du ComitĂ© national olympique et sportif français (CNOSF).
On pourra dire avec fiertĂ© que les JO de Paris ont Ă©tĂ© les premiers de lâhistoire des Jeux Ă atteindre une paritĂ© totale entre les athlĂštes hommes et femmes. On en a vu des femmes qui sautent, courent, roulent, tapent dans la raquette et les ballons. RĂ©sultat des courses, dans la vraie vie : dans une conversation entendue entre enfants de 5 et 8 ans qui causaient vĂ©lo ce sont les noms de Marie Patouillet, championne paralympique de cyclisme sur piste et Pauline Ferrand-PrĂ©vost, mĂ©daillĂ©e dâor de cross-country, qui sont ressortis. De la puissance de la reprĂ©sentation ! De lâimportance aussi dâune couverture mĂ©diatique Ă©quilibrĂ©e entre les performances sportives fĂ©minines et masculines qui contribue Ă normaliser l'idĂ©e que les filles et les garçons ont une place Ă©gale dans le monde du sport⊠et dans la sociĂ©tĂ© (soyons fous ;)
Alors on y est ? Tout va bien au pays de lâĂ©galitĂ© ? On avance bien sĂ»r, mais nous nây sommes pas encore.
En 2021, 37,8 % des 14,4 millions de licenciĂ©s dans un club Ă©taient des femmes. CâĂ©tait mĂȘme 33 % en moyenne au sein des fĂ©dĂ©rations olympiques et 28 % pour les sports non olympiques (les fĂ©dĂ©rations multisports affichent des proportions plus Ă©quilibrĂ©es). De quoi « sâinquiĂ©ter », selon la sociologue du sport BĂ©atrice Barbusse, qui regrette dans une interview dans le journal Le Monde que « la pratique fĂ©minine nâarrive pas Ă dĂ©coller ».
Comment booster lâĂ©galitĂ© femme-homme dans le sport et la sociĂ©tĂ© ? On a posĂ© la question Ă ChloĂ© CĂ©lĂ©rien, autrice et journaliste spĂ©cialiste des questions dâĂ©galitĂ© fille-garçon dans le sport.
Spoiler : prendre le problĂšme Ă la racine dĂšs la cour de rĂ©crĂ© et dĂ©construire les clichĂ©s des sports assignĂ©s aux garçons et aux filles, ça ne serait pas si idiot. Ăvidemment tout cela demande un effort des parents bien sĂ»r (pour dĂ©construire nos propres stĂ©rĂ©otypes), mais aussi des institutions sportives, des Ă©ducateurs et des mĂ©dias.
đŁ ChloĂ© CĂ©lĂ©rien, autrice, journaliste et dessinatrice, travaille sur la question de lâĂ©galitĂ© dans le sport et intervient auprĂšs des collĂ©giens et lycĂ©es pour Ă©duquer par le sport et lutter contre le sexisme.
Quel hĂ©ritage ces fabuleux Jeux Paralympiques qui ont battu tous les records dâaudience, vont-ils laisser ? Quelques chiffres clĂ©s sur le handicap :
- dans le monde 1,3 milliard de personnes vivent avec un handicap.
- 1 personne sur 2 sera confrontée au cours de sa vie, à une situation de handicap, temporaire ou définitive.
- dans 80 % des cas, le handicap est invisible et le handicap moteur ne représente que 45 % des personnes touchées (3 % en fauteuil roulant).
Le handicap câest lâaffaire de tous. Tony Estanguet a dĂ©clarĂ© lors de la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture des Jeux paralympiques : âĂ travers notre projet, nous souhaitons mettre les Jeux au service dâun projet de sociĂ©tĂ© inclusif et solidaire, qui donne sa chance Ă chacun. (âŠ) La compĂ©tition doit permettre de changer de regard, changer d'attitude, changer de sociĂ©tĂ©â insistait-il.On sâinterroge maintenant sur le âet aprĂšsâ ? Plus dâaccessibilitĂ© ? Plus dâinclusion, vraiment ?Ce qui est certain câest que des centaines de milliers dâenfants ont assistĂ© aux exploits de ces athlĂštes porteurs de handicap qui ont vu leurs compĂ©tences valorisĂ©es, leurs diffĂ©rences cĂ©lĂ©brĂ©es. Câest tout une culture dâinclusion et de respect qui a infusĂ© auprĂšs des enfants.CĂ©line Syritellis, docteure en science du langage et experte en psychoĂ©ducation, rappelait dans un numĂ©ro prĂ©cĂ©dent du mĂ©dia, lâimportance dâĂ©viter le misĂ©rabilisme auprĂšs des personnes porteures de handicap :âExpliquez Ă votre enfant que cette personne est diffĂ©rente mais que cette personne est capable. La personne handicapĂ©e nâest pas une personne Ă protĂ©ger Ă tout prix. On a trop souvent peur de heurter dans nos paroles, on est trĂšs, trop, prĂ©cautionneux pour ne pas blesser. Mais de facto, cela veut dire que lâon considĂšre les personnes handicapĂ©es comme plus fragiles.â
Pari gagné avec les JO, non ?
đŁ On laisse la parole Ă CĂ©line Steyer, crĂ©atrice du podcast Nouvelles HĂ©roĂŻnes et autrice du livre â20 femmes d'aujourd'hui... et toiâ, qui partage avec nous son envie de voir ces destins extraordinaires et ces rĂ©cits de vie racontĂ©s encore et encore pour faire bouger les imaginaires.
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DĂ©cryptage de lâactu qui mâa le plus chauffĂ©eâŠ
Alors que SantĂ© Publique France publie le 10 septembre des chiffres alarmants sur lâaugmentation du surpoids et de lâobĂ©sitĂ© en France, lâorganisme Ă©met le mĂȘme jour des recommandations de bonnes pratiques alimentaires Ă destination des parents dâenfants de 4 Ă 11 ans. Sortez les cahiers : rĂ©visions !
đ 5 fruits et lĂ©gumes... et les jus de fruits ne comptent pas đ
âLes enfants doivent s'habituer Ă manger chaque jour des fruits et lĂ©gumes aux repas (âŠ) quâils soient frais, surgelĂ©s ou en conserve, crus ou cuits, nature ou prĂ©parĂ©sâ.
Pour les jus de fruits, petit rappel dâabord : âIls contiennent des sucres et sont pauvres en fibres(âŠ) et ne comptent donc pas comme une portion quotidienne de fruits et lĂ©gumes".
Asseyez-vous maintenant : "Avant 11 ans, il est donc conseillé de limiter la consommation de jus de fruits à un demi-verre par jour avant de passer à un verre maximum aprÚs 11 ans." Bonne chance à tous.
đ Un goĂ»ter sans viennoiserie đ„
à privilégier « du pain avec quelques carrés de chocolat ou un peu de beurre ou de confiture, un fruit frais ou une compote ou un produit laitier ».
Si les parents donnent des biscuits, Ă©viter surtout ceux qui ont un Nutri-Score E.
đ JusquâĂ 3 produits laitiers par jour đ„
Pour rappel, âles enfants de moins de 5 ans ne doivent pas consommer de lait cru ni de fromages au lait cru (sauf emmental ou comtĂ©), en raison des risques infectieuxâ.
đ Des portions adaptĂ©es
Un enfant ne doit pas manger dans les mĂȘmes quantitĂ©s quâun adulte, rappelle SantĂ© Publique France : "Les quantitĂ©s augmentent progressivement Ă partir de 7 ans pour atteindre celles dâun adulte aprĂšs 11 ans".
Par exemple, un enfant entre 4 et 6 ans ne mangera quâun demi-steak et un Ćuf  versus un steak entier ou 2 Ćufs pour un adulte.
Avec un rappel utile : âComme depuis sa naissance, il convient de faire confiance Ă lâappĂ©tit de lâenfant et de ne jamais le forcer Ă manger.â
đ Pas dâĂ©cran, et des repas ensemble.
Bref mettre de la joie dans le moment du repas !
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Un condensĂ© dâinfos engagĂ©es Ă consommer sans modĂ©ration.
đ Les athlĂštes trisomiques sont actuellement Ă©cartĂ©s des Jeux Paralympiques car ils ne parviennent pas Ă atteindre les performances de la classe des athlĂštes avec une dĂ©ficience intellectuelle. QuâĂ cela ne tienne ! Le Conseil municipal des enfants de Mornant, dans le RhĂŽne, lance une pĂ©tition pour que les athlĂštes trisomiques soient intĂ©grĂ©s aux Jeux Paralympiques, avec une catĂ©gorie spĂ©ciale. Los Angeles 2028, on vous regarde. đ
đ Cocorico. La Phryge, câĂ©tait elle la mĂ©ga star de ces jeux. Sur les 3 millions vendues, la moitiĂ© a Ă©tĂ© fabriquĂ©e par Doudou et Compagnie avec prĂšs de 25%, produites Ă La Guerche en Bretagne. Il se murmure quâil y aura un nouveau modĂšle pour NoĂ«l. Avec la Phryge, la belle histoire ne se termine jamais.
đ Huile de palme : vous reprendrez bien une petite tartine ? Un nouveau pot de Nutella a dĂ©barquĂ© dans les rayons : un couvercle vert et une version Ă la sauce vegan ou âplant basedâ avec un sirop Ă base de riz et de pois chiches Ă la place du lait Ă©crĂ©mĂ©. Trop cool. Mais lâingrĂ©dient le plus controversĂ©, lâhuile de palme dont la production contribue Ă la dĂ©forestation dans les rĂ©gions tropicales, lui, fait toujours partie de la recette. Beurk.
đ 1 adolescent sur 3 de 15 ans dĂ©clare nâavoir utilisĂ© ni prĂ©servatif ni pilule contraceptive lors de son dernier rapport sexuel, selon un rapport publiĂ© le 30 aoĂ»t 2024 par lâOMS Europe qui appelle Ă âdes investissements durables dans une Ă©ducation complĂšte Ă la sexualitĂ© adaptĂ©e Ă lâĂąge, dans des services de santĂ© sexuelle et reproductive adaptĂ©s aux jeunes, ainsi que dans lâinstauration de politiques et dâenvironnements favorables Ă la santĂ© et aux droits des adolescents.â Aux armes Ă©ducatives ! On vous rappelle que notre newsletter dĂ©diĂ©e au sujet de lâĂ©ducation Ă la sexualitĂ© est toujours accessible par ici.
đ En mode avion. Suite au rapport dâexperts sur âl'impact de l'exposition des jeunes aux Ă©cransâ, le gouvernement a annoncĂ© une expĂ©rimentation de lâinterdiction des tĂ©lĂ©phones portables dans âprĂšs de 200 collĂšgesâ dĂšs cette rentrĂ©e, pour mettre en place âune pause numĂ©riqueâ.
đ Un mois aprĂšs sa reprise en coopĂ©rative, Duralex sâallie au Slip Français pour commercialiser ses verres en sĂ©rie limitĂ©e. « Duralex est une icĂŽne française, souligne Guillaume Gibault, prĂ©sident du Slip Français. Impossible pour nous dâimaginer la voir disparaĂźtre et câest tout naturellement que nous leur avons proposĂ© notre aide dans ce nouveau dĂ©part ». « On a besoin de vous et ce ne sont pas des mots en lâair [âŠ] Nous voulons montrer que le made in France, câest possible ». Allons enfants de la cantine !
đ Ramenez les pailles Ă la maison đ. Le fabricant de boisson sucrĂ©e « Capri-Sun » a lancĂ© une pĂ©tition pour commercialiser Ă nouveau ses anciens emballages de boissons, composĂ©s dâune paille en plastique. Capri-Sun demande un retour en arriĂšre face Ă la rĂ©glementation europĂ©enne liĂ©e Ă lâinterdiction des pailles en plastique (en vigueur depuis 2021). La marque brandit lâargument Ă©cologique (= trop compliquĂ© de sĂ©parer la pochette de la paille en papier pour le recyclage) pour justifier son choix de retour en arriĂšre. Ă date, la pĂ©tition rĂ©unit 140 000 signatures. Plus câest gros, plus ça passeâŠ
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